Le document technique unifié (DTU) 51.2 de mai 2009 est le document de référence relatif aux règles générales de pose des parquets à coller. Il concerne donc la pose des parquets massifs, mais également celle des parquets contrecollés qu’on déciderait de coller au support.
Attention : les parquets massifs doivent impérativement être solidaires du support, et donc collés ou cloués.
Les parquets contrecollés se posent en général flottants et leur pose dépend donc du DTU 51.11, sauf dans le cas où ils seraient posés sur un chauffage au sol. Dans ce cas, il faudra les coller. On peut également décider de poser un parquet contrecollé collé au support, notamment pour des raisons acoustiques.
Comme tous les DTU, le DTU 51.2 est le livre de chevet du poseur spécialiste. En cas de dommages sur un chantier, c’est sur ce document qu’un expert s’appuiera toujours, en plus évidemment des préconisations du fabricant de parquets. Si les règles du DTU ne sont pas respectées, c’est le poseur qui sera tenu pour responsable. On vous dit tout.
DTU 51.2 : les règles principales
Le DTU 51.2 se compose de 51 pages. Il comprend de nombreuses annexes et des schémas. Essayons donc de résumer tout cela !
Stockage des matériaux
Les parquets doivent être stockés à plat, à l’abri, au propre et au sec.
Les produits bois réagissent fortement à leur environnement, y compris pendant leur stockage. Ils doivent être à l’abri de toute humidité et idéalement à une température d’au moins 10°C.
Remarque : on pense souvent qu’il faut ouvrir les colis des parquets massifs pendant leur stockage pour qu’ils se stabilisent. Le DTU ne l’impose pas du tout, excepté pour le bois de bout.
Exigences à respecter pour le support
Comme pour tout revêtement de sol, le support qui va le recevoir doit respecter des exigences précises.
Le DTU encadre les parquets à coller sur les supports béton, les planchers, les chapes et dalles flottantes, et les chapes fluides.
Principales règles de réception du support
Voici les règles de base concernant le support :
- Il doit être propre, débarrassé et dépoussiéré.
- Il doit être plan : la tolérance de planéité est de 5 mm sous la règle de 2 mètres pour tous les supports. Pour rétablir une planéité dans la tolérance, on applique en général une primaire et un ragréage.
- Il doit être sec : l’humidité dans le support ne doit pas excéder 3 % à 2 cm de profondeur, et 4,5 % à 4 cm. L’humidité tolérée dans le support baisse à 2 % dans le cadre d’une pose sur chauffage au sol, et à 0,5 % pour des chapes à base de sulfate de calcium (dites « anhydrites »).
- Il ne doit pas être friable. On fait un test rapide à la rayure à l’aide d’un tournevis par exemple.
- Il doit être normalement poreux. On fait le test « de la goutte d’eau » : on renverse de l’eau sur le support et on observe le temps qu’elle met à rentrer dedans.
Les seuls appareils reconnus pour un test d’humidité de support sont la sonde hygrométrique et la bombe à carbure. Seuls leurs résultats seront pris en compte en cas d’expertise. Une annexe complète dans le DTU 51.2 concerne la bonne utilisation de la bombe à carbure pour tester le support.
Attention : si le poseur constate un problème de support, il ne doit pas poser en l’état.
Humidité des locaux
Si le support est l’élément le plus important pour la préparation d’un chantier, ce n'est pas seul élément à prendre en compte lors d’une pose collée. En effet, les parquets sont également sensibles à l’humidité dans l’air.
La pose collée doit être réalisée dans un local dont l’hygrométrie est entre 45 et 65 %. Si ce n’est pas le cas, il faut impérativement procéder à une déshumidification ou une aération pour que l’hygrométrie de l’air soit stabilisée autour de 50 %.
Les parquets sont stabilisés en usine selon des normes très strictes, de façon à être livrés à une hygrométrie entre 7 et 11 %, pour s’adapter à l’hygrométrie d’air stipulée plus haut.
Précision : il faut tenir compte de la courbe hygroscopique des bois. En effet, on ne stabilise pas les bois de la même façon selon les pays. Lorsque l’humidité ambiante est supérieure à la norme, le bois doit être stabilisé avec une humidité supérieure pour être stable.
On teste cette humidité dans l’air grâce à un humidimètre adapté, et l’humidité dans l’air doit être contrôlée et préservée tout au long de la pose.
Chauffage au sol
La pose sur chauffage au sol basse température est encadrée par le DTU 51.2. Les anciens systèmes de chauffage au sol ne sont pas du tout encadrés par ce document.
Un chauffage par le sol basse température ne chauffe pas au-delà de 28°C.
Attention : en pose collée, le chauffage au sol est souvent une source de litige. La procédure doit impérativement être respectée !
Voici les règles à respecter :
- Le chauffage au sol doit impérativement être mis en route au moins 3 semaines avant la pose du parquet, arrêté 48 heures avant la pose, et remis en route progressivement une semaine après. Même si on réalise la pose au mois d’août, c’est obligatoire et important pour stabiliser le support.
- L’humidité dans le support doit être contrôlée (voir ci-dessus pour les règles).
Attention à ne pas endommager le système de chauffage lors du test d’humidité !
Focus sur les dimensions du parquet sur chauffage au sol
Les dimensions de lames de parquets massifs sont encadrées par le DTU 51.2.
On ne dépasse pas une largeur de 90 mm, sauf pour les parquets dont l’épaisseur est inférieure ou égale à 14 mm, où la tolérance de largeur est de 130 mm.
Remarque : c’est la règle du DTU. Mais, si le fabricant de parquets indique une autre préconisation de dimensions sur chauffage au sol, c’est la sienne qui fait foi. C’est le fabricant qui s’engage. S’il n’y a pas d’indication, on respecte le DTU !
Article
DTU 51.2 : la mise en œuvre
Toutes les règles précises de pose de parquets à coller sont encadrées par le DTU 51.2. Voici un résumé des règles principales à suivre.
Type de pose
Sauf indication contraire dans le descriptif, on pose le parquet collé « à l’anglaise à coupe perdue ».
Le document présente de nombreux schémas sur les différents types de pose : pose en coupe de pierre, pose en point de Hongrie, pose à bâtons rompus, pose de panneaux, pose des lamelles sur chant.
Le DTU 51.2 indique que l’orientation des lames doit être perpendiculaire à la façade éclairée.
Remarque : l’orientation des lames reste un choix esthétique, qui doit être défini à l’avance.
Jeu de dilatation
En pose collée, le parquet ne doit venir en contact avec aucun élément qui pourrait empêcher sa dilatation naturelle.
Le DTU 51.2 impose une dilatation obligatoire entre 5 et 8 mm en joint de périphérie, mais également autour de tout point bloquant.
Si cette règle n’est pas respectée, le sol ne pourra pas se dilater et finira par se soulever à divers endroits !
Collage
La pose d’un parquet peut s’effectuer « collée en plein » ou « collée au cordon ». Dans tous les cas, la pose est garantie.
Les colles choisies doivent impérativement être adéquates pour le type de parquet à poser.
Bon à savoir : on n’utilise pas la même colle pour un parquet qui fait 90 mm de large et un parquet qui fait 180 mm de large ! Le type de support a également son importance.
Dans tous les cas, il faut suivre les préconisations des fabricants de colle :
- En termes de consommation.
- En termes de temps ouvert, qui est le temps où la colle peut rester étalée avant la pose d’une lame sans perdre son efficacité.
- En termes de spatules, qui ne sont pas toujours fournies avec les seaux de colle. On n’utilise pas les mêmes spatules pour coller du parquet que pour coller du PVC ou de la moquette !
Remarque : les spatules sont prévues pour étaler une certaine quantité de colle grâce à leurs crans prévus pour cela. On ne fait donc pas de recyclage sur le matériel !
En ce qui concerne la colle au cordon, on applique des cordons tous les 10 cm environ, surtout pas plus !
On utilise les mêmes colles pour les sous-couches éventuelles (liège par exemple).
Finition des parquets collés
On trouve maintenant la plupart du temps des parquets qui sont finis en usine. Cependant, les parquets collés peuvent être posés bruts et finis sur chantier.
Dans ce cas, tout parquet brut doit être poncé 48 heures après la pose, afin que la surface soit parfaitement plane avant l’application de la couche de finition.
On peut ensuite appliquer une teinte (couleur), puis un vernis ou une huile.
Vernissage ou vitrification
Les deux termes signifient la même chose !
Les parquets collés recevant un vernis doivent être stabilisés à 10 % d’humidité maximum pour éviter tout dommage. On applique le vernis en 2 couches minimum, en respectant le temps de séchage entre deux applications.
La vitrification doit se faire à une température intérieure comprise entre 15 et 25°C.
Mise en cire
Cette opération est de plus en plus rare.
Elle s’effectue par l’application à chaud d’une cire de protection soit à la main, soit avec une machine prévue pour cet usage.
Huilage
On peut également finir les parquets collés avec des huiles, en général naturelles.
L’application d’une huile sur un parquet collé doit être réalisée par un professionnel averti et les préconisations des fabricants d’huiles doivent être respectées scrupuleusement.
Protection des parquets
Les conditions de chantier nécessitent parfois une protection du parquet déjà posé avant la livraison.
Attention : cette protection doit être effectuée après le séchage total de la colle.
La protection avec des films imperméables en polyéthylène souple est formellement interdite. Le parquet risque de subir des dommages irréversibles (tuilages, désaffleurements, gonflements).
Article
DTU 51.2 : le choix des matériaux
Le choix des matériaux est spécifié dans le second cahier du DTU 51.2.
Il s’agit en fait des éléments techniques des parquets : les essences de bois, la réaction au feu, les émissions de COV, la glissance, l’acoustique, etc.
Tous ces éléments techniques renvoient sur d’autres normes existantes ou sur les préconisations des fabricants.
Article
DTU 51.2 : fournisseur
Le DTU 51.2 est un document non transmissible, disponible sur la boutique AFNOR.
Prix : 63,03 € HT.
Ce document est destiné aux professionnels du revêtement de sol et de la pose.